Leyre en crue hivernale
Avec les pluies intenses, une crue durable s’installe…
Mise à jour du 06 novembre 2023

Le cumul pluviométrique en 15 jours est extrêmement important : les 400 mm vont même être dépassés sur une large partie du territoire cette semaine. Ce cumul est l'équivalent, a minima, du total moyen des 3 mois les plus pluvieux de l'année ou correspond encore au tiers voire la moitié des précipitations annuelles en seulement 2 semaines.

La Leyre est montée de 2,50m en 12 jours au pont de Salles pour un débit ce 6 novembre au matin de 56m3/s. Le débit du fleuve a été multiplié par 10 sur cette même période. Ce ratio n'est arrivé qu'une seule fois depuis 1967, en octobre/novembre 2000.
95% du réseau hydrographique est désormais en eau. Le transfert des eaux vers l'aval est continu, avec du ruissellement déjà visible sur la zone incendiée. Le pic de crue du fleuve ne pourra être atteint que 48 à 72h après les dernières pluies. Ainsi on peut croire que lors des 10 prochains jours, le débit du fleuve pourra largement dépasser les 100m3/s au pont de Salles car les prévisions météo à cette échéance font état d'un nouveau cumul possible de 100 mm.

La remontée du niveau de la nappe est extrêmement rapide (entre 1m et 1,50m depuis le 20 octobre). Les piézomètres positionnés sur le territoire affichent un niveau actuellement très haut (niveau atteint une fois tous les 10 ans) et même inédit pour un mois de novembre comme c’est le cas sur Belin. Le secteur incendié est dans une situation déjà préoccupante avec beaucoup d’eau qui stagne en surface et du ruissellement du fait de l'absence de systèmes racinaires.

Les dépressions atlantiques se succèdent entraînant avec elles des pluies dont le cumul sur le mois d'octobre pourrait approcher les 250 mm (voire plus par endroit), soit le triple d'un mois d'octobre normal (sur la période 1980-1991 et 1991-2020).

Le niveau de la nappe phréatique sur le secteur touché par les incendies de Landiras vient d'atteindre sa valeur la plus haute pour un mois d'octobre depuis le début des relevés en 1976. Compte tenu du contexte de pluies durables et les premiers constats de ruissellement de surface sur le secteur, la situation est à suivre de près, avec des débordements par saturation des réseaux de fossés et inondation de quartiers possibles.

80% du réseau hydrographique du bassin versant de la Leyre devraient retrouver des écoulements dans les prochains jours. Le débit des cours d'eau devrait fortement augmenter avec des débordements de la Leyre progressifs limitant l'accès habituel aux abords des ponts par exemple.

La semaine à venir est placée sous le signe d'événements de tempêtes précoces dont l'intensité et la trajectoire restent à préciser à ce stade. Dans un contexte d'arbres toujours en feuilles et donc sensibles au vent, de sols humides et saturés (en secteur de landes humides seulement), de berges ramollies soumises à l'érosion des cours d'eau en crue mais aussi d'arbres fragilisés par les sécheresses et autres attaques d'insectes, il pourrait y avoir de nombreuses chutes d'arbres. Sur les cours d'eau situés dans la vallée (en creux) et un peu à l'abri du vent, la chute des arbres pourrait entraîner, dans un contexte de niveau d'eau haut des cours d'eau, des obstacles à l'écoulement, une surélévation de la lame d'eau et un retard dans l'évacuation des eaux non problématique en zones naturelles mais avec plus d'enjeux dans les zones habitées.

La situation hydrologique de la Leyre se rapproche de celle de 2019, avec en 2023 un débit de la Leyre multiplié par 4 en seulement 10 jours. En 2019, le débit avait été multiplié par 6 en 10 jours avec plus de 300 mm de pluie en cumul sur le mois de novembre.

 

Conséquences possibles au cours des 10 prochains jours :

  • Accumulation d'eau sur les zones imperméables ou fortement tassées
  • Accumulation d'eau dans les zones agricoles
  • Saturation du réseau pluvial, saturation et débordement de petits cours d'eau et fossés en contexte urbain
  • Alimentation durable des réseaux de fossés collecteurs en zone agricole et forestière avec évacuation rapide des eaux vers les cours d'eau aval
  • Dysfonctionnement des réseaux collectifs d'eaux usées (saturation, blocage des stations de relevage).
  • Inondations possibles sur les lieux connus (point bas, cuvette etc..) en zones artificialisées, quartiers, lotissements, jardins, etc.
  • Remplissage des bassins tampons, à sec depuis longtemps.
  • Érosions de berges, dégradations des chemins pouvant se transformer en petit ru en zone de pente
  • Surveillance des secteurs soumis à des glissements de terrain (zone argileuse)
  • Surveillance de la zone incendiée en 2022 avec risque d'inondation par saturation et remontée de la nappe phréatique.
  • Risque de saturation et remontée de la nappe sur de plus en plus de secteurs du territoire même si leur niveau va pouvoir enfin remonter un peu, le début de la recharge est désormais en cours.
  • Le niveau de la Leyre va progressivement monter, au fur et à mesure de la remise en eau des réseaux de fossés (à sec depuis longtemps)

L'activité canoë est fortement déconseillée avec de possibles arbres en travers au passage des tempêtes, du courant, des eaux troubles et la montée progressive du niveau du fleuve.

Grande prudence également en lit majeur, avec des débordements en cours, notamment lors d'activités de cueillette des champignons, mais aussi pour les palombières situées en lit majeur inondable, pour l'activité pêche ou encore pour les activités de promenade le long des berges.

Vous ne pouvez pas voir ce commentaire.

Vous ne pouvez pas poster de commentaire.