Arbre tronçonné couché sur Leyre
Saison 2023 : contexte météorologique, hydrologique et état du cours d'eau.

Contexte météorologique et hydrologique

L’année 2022 a été marquée par une sécheresse durable et des débits des cours d’eau très bas, des records ont même été battus en octobre 2022 avec un débit moyen mensuel de la Leyre le plus bas jamais connu en 57 années de mesure. Ainsi, on constate encore des effets des déficits pluvieux de 2022 sur le début de l’année 2023. Malgré des précipitations normales en janvier, mais très variables ensuite (en février, 22 jours sans pluie un record en France), le cumul de pluie s’est souvent joué sur quelques jours. Des pluies intenses n’ont toutefois pas permis de maintenir un débit dans les normales de saison.
Proche de la situation de 2022 en fin de printemps, nous aurons désormais besoin d'une quantité anormale de pluie pour espérer maintenir un débit suffisant pour l’été prochain. En ce mois de mai, la valeur du débit moyen est inférieure de plus de la moitié au débit normal d’un mois de mai.

> L’impact est aussi observé sur le niveau des nappes dont la recharge a été insuffisante globalement sauf dans les secteurs incendiés du fait de l’absence d’arbres et d’une percolation facilitée en sous-sol. Ce sont des secteurs où les pluies ont alimenté plus généreusement la nappe. Aussi, les végétations, fragilisées par la sécheresse de 2022, ont bénéficié de pluies salvatrices au moment de leur redémarrage et donc au détriment du sous-sol. La sécheresse des sols dite sécheresse agricole n’est donc plus d’actualité aujourd’hui.

Regard sur la Leyre : les effets du changement climatique sur la vie du fleuve

Sur ses premiers tronçons, côté landais, le niveau est déjà bas en ce milieu du mois de mai. Les végétations aquatiques sont affleurantes, installées sur des bancs alluviaux (accumulation de sable et de vase) formés notamment lors de la crue de 2020. Aussi, l’absence significative de crue depuis 2 ans favorise la pérennité de ces végétations qui, associées à des chaleurs de plus en plus précoces et une luminosité suffisante, augmentent leur surface et leur volume dans le lit mineur ce qui complexifie un peu la navigation.
En outre, avec ce débit bas pour la saison, la base des touradons d’osmondes royales n’est déjà plus en contact avec l’eau sur ces secteurs.
Ce qui est le plus marquant cette année, c’est la forte mortalité d’arbres en berge et leur chute dans le cours d’eau. 80 % des arbres qui obstruent le fleuve sur les 30 premiers kilomètres sont des arbres morts sur pied. Nous observons une mortalité d’aulnes souvent jeunes sur les berges et plus âgés dans les zones marécageuses. Ces derniers sont victimes à la fois de longues submersions (période 2019-2021) et de l’alternance de sècheresse. Les événements extrêmes sur le fleuve (trop d’eau et manque d’eau) interrogent sur les capacités d’adaptation de nos végétations.
On note aussi le développement d’espèces invasives arborées, comme le catalpa commun (intervention d’écorçage prévue) ou plus en aval, l'érable negundo.

Sur le secteur entre Saugnac et Belin, le débit semble toujours très maigre du fait de l’incision du lit qui marque un changement morphologique brutal, à l’inverse des dépôts sableux et des plages de sable mobiles que nous connaissions depuis le début du 20e siècle. Le sable a été expulsé du fond du lit sur le haut des berges lors de la crue majeure de 2020 alors que dans le même temps, le réchauffement des eaux et les sécheresses successives ont favorisé la végétalisation des plages. Si le niveau d’eau est bas, il n’en demeure pas moins que de larges secteurs de plusieurs centaines de mètres restent très profonds (jusqu’à 2,5 mètres de hauteur d’eau).

En outre, avec l’absence de crue depuis 2 ans, il y a peu d’érosion et donc peu de chutes d’arbres sur les secteurs le plus souvent impactés par ces phénomènes dans les virages concaves (secteurs entre Moustey et le Teich/Biganos). Pas de glissement de terrain non plus depuis 2021 entre les secteurs touchés notamment en 2014 et 2020-2021 (secteur argileux de la Leyre entre Pissos et Saugnac et Muret).
Sur le secteur de l’incendie de Landiras 2, les berges de la Leyre, victimes très ponctuellement des flammes, portent encore les stigmates du feu avec des pins brûlés et tombés dans le lit et d’autres pins en berge, morts sur pied en rive droite qui ne présentent pas de risque à ce jour.

Perspectives

Il est difficile de prévoir les conditions hydrologiques des prochaines semaines même si le phénomène El Nino aura tendance, en ce début de l’été, à favoriser un temps orageux. Dans cette hypothèse, ces orages pourraient maintenir le débit actuel, et éviter de fortes baisses, tout en n’excluant pas des crues soudaines avec des pluies diluviennes comme cela avait été le cas fin juin 2017. De même, un peu plus au sud du bassin versant de la Leyre des orages stationnaires et multicellulaires, ont récemment entrainé des cumuls de pluies horaires exceptionnels et provoqué des ruissellements, érosions et inondations à quelques kilomètres des sources du fleuve.
Les premiers comités sécheresses ont été mis en place par les Préfectures de la Gironde et des Landes. Pas de mesure de vigilance pour l’instant.

Entretien de la Leyre

L'état d'encombrement de la Leyre représente cette année 78 points d'encombrements sur le chemin d'eau qui vont faire l'objet d'un chantier d'entretien au mois de juin par des entreprises habilitées. Pour rappel, ces interventions répondent toujours à un triptyque : préservation de la qualité paysagère et de la biodiversité, de la sécurisation nautique, et de prise en compte de l’intérêt halieutique.

Le chantier a été engagé sur la partie landaise depuis le mardi 31 mai 2023. Il est à ce jour, 16 juin 2023, finalisé. En fonction de la baisse des niveaux d’eau et la chute de nouveaux arbres, des interventions complémentaires pourront avoir lieu si nécessaire.
La partie girondine a été engagée le 13 juin 2023. Au 23 juin, le chantier est finalisé sur le secteur entre le pont de Saugnac et le pont de Salles après 6 jours d’intervention. Il l'est également sur le secteur du pont de Salles aux ports du Teich et de Biganos.
En fonction de la baisse des niveaux d’eau et la chute de nouveaux arbres, des interventions complémentaires auront lieu si nécessaire.

Le niveau d’encombrement est faible cette année avec globalement un niveau bas des eaux. Pour autant, nous vous recommandons de ne pratiquer que sur les parcours ayant fait l’objet d’un passage d’entretien pour la sécurité de tous.

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